Face aux attaques sur son conseil d'administration, Yahoo a finalement repoussé à fin juillet la réunion annuelle de celui-ci prévue initialement le 3 du même mois. Il a aussi annoncé la démission d'un de ses membres. Cette réunion annuelle prévoit la réélection de l'ensemble du conseil. Or, l'investisseur milliardaire Carl Icahn a prévenu Yahoo qu'il avait sélectionné 10 candidats pour remplacer tous les membres du conseil. Il espérait ainsi relancer les discussions avec Microsoft qui a récemment retiré son offre d'achat sur Yahoo. Selon Karsten Weide, analyste pour IDC, le report de cette réunion signifie sans doute que Yahoo a besoin de plus de temps pour élaborer ses discussions avec Microsoft. Ce dernier rachètera Yahoo de toutes façons, toujours selon l'analyste, même si il a retiré son offre et a dit travailler sur un autre type de transaction avec le même Yahoo. Ce dernier a donc également annoncé la démission de Edward Kozel de son conseil d'administration. Dans un document de la SEC (Securities and Exchange Commission), l'entreprise explique que celui-ci avait prévu de quitter le conseil en février mais était finalement resté pour suivre la proposition de rachat par Microsoft. Après ce départ, Yahoo a officiellement réduit la taille de son conseil de dix à neuf membres. D'évidentes dissensions au sein du conseil d'administration face au refus de l'offre de Microsoft Les raisons de cette démission sont officiellement familiales mais selon Karsten Weide il y aurait une autre explication : « cela signifie qu'il y a des dissensions au sein du conseil. » Selon l'analyste, il se pourrait qu'Edward Kozel n'ai pas été d'accord avec le refus d'une négociation avec Microsoft et aurait même craint une action en justice contre le conseil pour avoir failli à son devoir. Yahoo a recruté Edward Kozel au sein de son conseil d'administration en 2000. Il avait passé 11 ans chez Cisco où il a aussi été membre du conseil d'administration après avoir assuré les fonctions de directeur technique (CTO). Il avait auparavant travaillé chez Boeing et McDonnell Douglas, et comme 'managing partner' pour Open Range Ventures, un venture capitalist privé. Le 1er février, Microsoft avait proposé 44,6 Md$ en cash et en actions pour racheter Yahoo avant d'abandonner 3 mois plus tard face au refus de Yahoo. Après son retrait, le géant de Seattle a affirmé pouvoir gagner davantage de parts de marché sur le moteur de recherche par ses propres moyens. Mais, dernier épisode du feuilleton, dimanche dernier, il s'est dit de nouveau ouvert à une négociation , mais cette fois pour racheter seulement une partie des activités de Yahoo.